Dans la banlieue de Lahore, la grande ville du Punjab pakistanais se trouve le Dorothea Center. Une trentaine d’enfants avec un handicap mental y sont accueillis durant la journée dans le cadre d’une école spécialisée. Garçons et filles, ils sont retardés mentaux, autistes, trisomiques ou encore infirmes moteurs cérébraux et viennent de milieux très modestes des quartiers environnants.
Nous y avons fais plusieurs visites durant notre long séjour à Lahore, et nous y avons été accueillis avec une grande gentillesse et cette générosité, presque déconcertante, qui caractérise les Pakistanais.
La naissance de cette association est révélatrice de l’esprit dans lequel elle travaille. Elle a été fondée en 1998 par Khalid Shahzad. Ce dernier, travailleur social et activiste des droits de l’homme, s’est senti appelé à s’occuper d’enfants avec un handicap mental, inspiré par le travail de sa femme, Rupna, qui était éducatrice spécialisée. Il a donc commencé par visiter des enfants dans les familles, formé le soir par sa femme et petit à petit des enfants sont venus s’ajouter, le centre a pris de l’ampleur. D’un saut dans l’inconnu, d’un pas de confiance est né le Dorothea Center. Un deuxième centre a également été ouvert en milieu rural qui accueille également une trentaine d’enfants.
Quatre éducatrices spécialisées travaillent au Dorothea Center sous la responsabilité de Rupna. Alors que le staff est presque totalement chrétien, la plupart des enfants accueillis sont musulmans. Ce n’est pas anecdotique dans ce pays où les chrétiens se trouvent dans plusieurs régions en proie aux attaques des extrémistes musulmans.
Chaque matin, le minibus de l’association, à l’âge avancé, fait sa tournée pour conduire les enfants à l’école. Ceux qui ne reçoivent pas de petit déjeuner chez eux le prennent dans le centre. C’est ensuite le rassemblement, en uniforme, dans la petite cour sur laquelle donnent les 4 pièces qui servent de salles de classe. Les activités pédagogiques proprement dites commencent alors : apprentissage de la lecture pour certains, du calcul, ou simplement jeux d’éveil avec les couleurs et les formes. Les âges et les possibilités intellectuelles des élèves sont très variés ce qui ne facilite pas le travail des éducatrices ! Des séances de jeux en commun, la danse ou encore les sorties au parc voisin, qui abrite la tombe d’un souverain moghol, ponctuent également la semaine.
Nous avons pu admirer le dévouement que met cette association à donner de l’instruction à des enfants par ailleurs laissés de côté. L’objectif des éducatrices est, selon Khalid, de permettre aux enfants de s’adapter au monde qui les entoure. La formule est, en fait, réductrice car on observe chez ses enfants une vraie joie de vivre, preuve qu’on ne cherche pas simplement à les faire rentrer dans un « moule ». Ainsi, la répétition des consignes d’hygiène, de discipline, de vie en commun n’exclut pas les spectacles, les jeux et les rires !
Interview de Khalid et Rupna, de l'association Dorothea Center
Les nombreuses médailles obtenues lors des compétitions sportives, au niveau national et international, font l’objet d’une grande fierté. Elles sont un moyen pour l’association d’affirmer sa place et de mettre en valeur son travail malgré sa petite taille et l’absence de financement régulier.
Cette dernier caractéristique nous a, bien entendu surpris : l’association ne vit que de don de particuliers pakistanais. Elle ne fait pas payer les familles et ne reçoit d’aide ni de l’état, ni d’institutions locales ou étrangères. Or les besoins, même limités aux dépenses courantes, sont importants et la collecte d’argent de plus en plus dure pour différentes raisons : les soutiens de la part des musulmans à une association perçue comme chrétienne se font plus rares, l’environnement politique est de plus en plus instable et la crise affecte le Pakistan comme le reste du monde.
De même que nous avons, mis en avant un projet à soutenir dans l’association Howrah South Point, nous souhaitons également soutenir cette association pour ses dépenses récurrentes. Pour information le coût de prise en charge d’un enfant est de 30 euros par mois.
Tout don sera le bienvenu !
Si vous souhaitez aider l’association merci de nous contacter afin nous puissions vous indiquer les modalités à suivre.